Plongée dans une douce pénombre
Ma chambre prend une couleur bleue
toute seule, je n’ai pas peur des ombres
même s’il fait sombre quand il pleut
Mes mains courent sur le piano
un marathon en solitaire
j’entends un lointain écho
des sons sortant de l’ordinaire
Je lève la tête une seconde
curieuse de voir qui est là
d’où vient donc tout ce petit monde
qui s’impatiente et presse le pas ?
Par le petit trou de la serrure
s’invite une foule fantastique
des dames en robe et en fourrure
des critiques d’art, des journalistes
Ils applaudissent et s’enthousiasment
mon génie, ils le portent aux nues
toute cette attention m’embarrasse
je suis enfin reconnue !
Et tous mes rêves les plus fous
de gloire, d’amour et de grandeur
se sont donnés le rendez-vous
dans ma chambre bleue à cinq heures
Si vous souhaitez aussi un jour
venir à votre tour m’admirer
venez me dire un petit bonjour
à l’adresse que je vous enverrai